Depuis quelques mois, les prix des locations AirBNB ne cessent d’augmenter. Le marché s’adapte aux nouvelles règles mises en place par les communes, la demande augmente, tout comme l’inflation, provoquant de nombreuses hausses des prix. Notre conciergerie YourHostHelper de Marseille vous explique les raisons des augmentations des tarifs la nuit dans les locations saisonnières.
Les locations saisonnières ont, plus que jamais, le vent en poupe. Pour beaucoup, elles constituent une alternative intéressante à l’hôtellerie traditionnelle, notamment sur le plan financier. Moins cher, plus flexible, la location saisonnière, grâce aux plateformes comme AirBNB, Booking ou Abritel, s’est vite imposée comme incontournable. Son ascension folle commence toutefois à faire grincer des dents depuis quelques années, et atteint aujourd’hui ses limites. « La location saisonnière atteint son plafond de verre, explique Joël Chouraqui, directeur de l’agence YourHostHelper de Marseille. Les prix augmentent, la demande aussi, et le nombre de logements stagne, notamment à cause de nombreuses mesures mises en place dans plusieurs villes ».
Locations saisonnières : les prix flambent
Dans une lettre aux actionnaires, AirBNB indiquait que le prix moyen d’une nuitée s’élevait en moyenne à 164 dollars au deuxième trimestre 2022, soit une augmentation globale de 40% par rapport à 2019. En France, les prix à la nuitée ont augmenté de presque 16% entre 2019 et 2022. La plupart des grandes villes françaises sont concernées : 59% d’augmentation à Paris, 35% à Nice, 60% à Antibes… « Même ici à Marseille, on a connu une augmentation de 43%, déclare Joël Chouraqui, directeur de conciergerie à Marseille. Les plus grosses augmentations sont bien évidemment ici, dans le Sud ».
Les chiffres sont affolants : 65,6% d’augmentation pour La Seyne-sur-Mer, 53,6% pour Saint-Tropez, et le record est pour Le Pradet, avec 66,8% d’augmentation. La plus grosse augmentation à l’échelle de la France est toutefois à mettre au profit de Le Porge, station balnéaire près de Bordeaux, qui enregistre une hausse de 69,2%, pour une moyenne de 173,80 € par nuit. La nuitée la plus chère reste du côté de la capitale parisienne avec une moyenne de 257,80 €. A l’inverse, très peu de communes, comme Tourcoing, ont connu une baisse de leur tarif à la nuit.
AirBNB : les raisons de l’augmentation des tarifs des locations saisonnières
Quand on lui pose la question, Joël Chouraqui hésite : « il y a plusieurs raisons qui peuvent être avancées, bien sûr. Difficile de ne trouver qu’une seule explication à un tel phénomène. C’est un ensemble de petites causes qui ont finalement beaucoup de conséquences ». Voici quelques raisons qui peuvent être avancées :
L’inflation
Bien évidemment, la raison n°1 qui est avancée pour justifier l’augmentation des prix est liée à la crise financière qui secoue le monde et qui influe sur les prix de l’énergie et sur le pouvoir d’achat. « Les propriétaires ont plus de frais, notamment énergétiques, et doivent par conséquent réajuster leurs prix en fonction de leurs dépenses, explique Joël Chouraqui, directeur de notre conciergerie YourHostHelper de Marseille. Et logiquement, plus les logements sont loués longtemps, plus ils consomment d’énergie, et donc plus ils engrangent de frais pour le propriétaire ».
La crise du logement, qui découle également de l’inflation, ne devrait pas arranger les choses. Il devient de plus en plus compliqué d’obtenir un prêt pour acheter un bien immobilier, ce qui conduit également à des tensions sur le marché, comme le décrit Joël Chouraqui : « les biens restent en location saisonnière car c’est plus avantageux pour les propriétaires. C’est un système qui leur laisse plus de liberté, malgré les restrictions mises en place par les villes ».
L’évolution de l’offre et la demande
C’est l’un des principaux facteurs de l’évolution des prix : la demande est de plus en plus forte, et dans certaines villes, les logements se font rares. « Depuis la sortie de la crise du COVID-19, beaucoup plus de gens souhaitent partir en vacances, détaille Joël Chouraqui, de l’agence AirBNB de Marseille. Certains ont économisé pendant presque deux ans, donc ils ont les moyens de partir et ils mettent le prix pour s’offrir de belles vacances ». Il y a aussi une volonté d’indépendance et de liberté, en privilégiant notamment un logement avec une cuisine plutôt qu’une chambre d’hôtel.
Dans l’autre sens, de nombreuses communes ont mis en place des mesures restrictives pour endiguer le trop grand nombre de biens en location saisonnière et éviter une pénurie de logements à l’année. C’est par exemple le cas à La Rochelle ou au Pays basque, pour reprendre des exemples récents. Ces mesures contraignent certains propriétaires à louer moins de logements. Ainsi, l’offre baisse sur certains secteurs, rendant les bons logements plus rares. A Paris par exemple, plus de 50 000 logements étaient disponibles en 2019. Aujourd’hui, on en compte moitié moins (22 780 en octobre 2022).
La professionnalisation du secteur
Une autre raison avancée vient de la professionnalisation du secteur. A l’instar de YourHostHelper, de nombreux services de conciergerie existent pour assurer la gestion quotidienne d’un logement en location saisonnière. « Cela joue sur les prix, car nous tenons à proposer le meilleur tarif possible à nos propriétaires, assure Joël Chouraqui, de la conciergerie AirBNB de Marseille. Leur but est d’augmenter leurs revenus locatifs, et de s’aligner sur les meilleurs prix. Nous proposons également des appartements premium, de très haute qualité ».
Le prix des locations saisonnières devrait continuer à augmenter
Malgré tout, la hausse des prix ne devrait pas stagner ni s’inverser, bien au contraire. « Avec l’inflation, les propriétaires ne souhaitent pas perdre d’argent, justifie Joël Chouraqui, directeur de l’agence YourHostHelper de Marseille. Certains nous demandent d’ajuster nos prix et de faire en sorte de maximiser leurs revenus. Ils font très attention à l’augmentation des charges ». De nombreux propriétaires rappellent régulièrement à leurs locataires de veiller à la sobriété énergétique, afin d’éviter de surconsommer et d’obliger leurs propriétaires à payer des factures supplémentaires.
Les prix augmentent mais ne rebutent pas pour autant les vacanciers. Dans de nombreux secteurs, notamment la Côte d’Azur, le taux d’occupation ne faiblit pas : entre 60% et 80% en été, de 25% à 30% en hiver. « Il y a aujourd’hui une vraie volonté de la part des locataires de partir en vacances et de se faire plaisir, raconte Joël Chouraqui, directeur de la conciergerie AirBNB de Marseille. La crise sanitaire a changé beaucoup de choses. Plusieurs propriétaires m’ont dit que peu importe le prix qu’ils mettaient, leur logement était loué ».
Le grand gagnant dans l’affaire, c’est bel et bien AirBNB. La société américaine a enregistré des revenus record au troisième trimestre 2022, avec un chiffre d’affaires de 2,9 milliards de dollars. Concernant les prix en France, elle se défend en avançant que les prix avancés correspondent à « une photographie au moment T des prix affichés des logements disponibles pour une date et une destination ». Selon AirBNB, « les prix sont stables en France depuis 2021 ». Néanmoins, la grogne grandit chez beaucoup d’utilisateurs qui dénoncent de plus en plus de taxes instaurées par la plateforme, et qui font également augmenter les prix. Les taxes de nettoyage et autres frais de services sont les plus critiquées. « Tout augmente, c’est vrai, confie justifie Joël Chouraqui, directeur de l’agence YourHostHelper de Marseille. Mais notre conciergerie YourHostHelper tient compte de ces frais et de ces taxes pour fixer ses prix et toujours rester le plus avantageux possible pour tout le monde ».
