Nombreuses sont les collectivités qui pointent Airbnb du doigt, notamment pour son impact sur le marché immobilier local. Paris, Honfleur et désormais le Pays Basque disposent de mesures spécifiques à la location saisonnière de sorte à encadrer le marché et éviter la hausse des prix. Le principe de compensation est ici central. Le principe ? Pour proposer une location meublée de courte durée, le propriétaire doit également proposer un logement de surface similaire et dans la même ville en location de longue durée. Notre conciergerie à Biarritz vous explique cela.
Quel est le problème créé par la location Airbnb au Pays Basque ?
Comme ailleurs en France, la location Airbnb bénéficie d’un très grand succès dans le Pays Basque. Ce secteur étant particulièrement touristique, des villes comme Hendaye, Biarritz, ou Anglet voient chaque année un afflux massif de voyageurs venus profiter de la belle saison et du charme typique de ces villes. La démocratisation de la location entre particuliers, en particulier via Airbnb a rapidement apporté son lot d’opportunité pour les propriétaires.
En effet, avec la belle-saison, les propriétaires de biens en location voient les prix augmenter de manière plus que significative. De la sorte, il devient plus rentable de proposer son logement en location saisonnière plutôt qu’en location de longue durée, quitte à ce que le logement soit vide à certaines périodes de l’année. La rentabilité de cette approche amène naturellement des modifications sur le marché immobilier.
Hausse des prix de l’immobilier, difficulté d’accès à la propriété pour les futurs acquéreurs, difficulté des municipalités à attirer de nouveaux résidents du fait des prix immobiliers prohibitifs… Il s’agit, depuis quelques années, d’un problème majeur issu d’une tendance nouvelle que les autorités ont jusqu’ici eu du mal à réguler. L’ambition de la communauté d’agglomération est ainsi de contenir le nombre de biens en location saisonnière, de stimuler le marché de la location de longue durée pour espérer influer positivement sur les prix de l’immobilier local.
Quel est le principe de compensation mis en place ?
Le principe de compensation ne date pas d’hier et semble porter ses fruits sur les secteurs où il a été mis en place. Chaque propriétaire souhaitant proposer son logement en location saisonnière va devoir, dans le même temps, proposer un bien similaire (surface au sol, localisation…) en location de longue durée. Sans cela, la location de courte durée ne pourra se fait que dans la limite de 120 jours pas an.
Les exceptions à cette règle sont les locations de vacances louées moins de 120 jours par an ou proposées au moins 9 mois par ans à des étudiants. Aussi, les surfaces commerciales en res-de-chaussé ne sont pas concernées par cette règle. Toujours est-il que la logique d’investissement pour les propriétaires est ici totalement différente. Là où hier il s’agissait d’une opportunité facilement accessible, la règle de la compensation vient nettement entraver le parcours des propriétaires souhaitant proposer un logement en location saisonnière.
Ce principe de compensation voté en mars 2022 par 169 voix pour, 8 contre et 33 abstentions ne laisse que peu de doute sur la détermination des élus à agir. Cette mesure s’applique depuis le mois de juin à 24 communes classées zone tendue, comprenant notamment Anglet, Bayonne, Biarritz, Bidart, Hendaye et Saint-Jean-de-Luz. A ce jour, il est encore trop tôt pour évaluer l’impact de telles mesures mais il semblerait que dès 2023 les retombées puissent être évaluées.