Depuis quelques semaines, les critiques pleuvent sur AirBNB, à tel point que beaucoup voient déjà venir la fin de la plateforme et par conséquent, la fin de la « bulle » de la location saisonnière. Pourtant, les services de locations saisonnières entre particuliers ne se sont jamais aussi bien portés. Explications avec notre conciergerie AirBNB de Grenoble.
Logements trop chers, trop de règles restrictives, problèmes avec les propriétaires… Les critiques fusent autour de AirBNB et sont de plus en plus nombreuses en ce début d’année. A tel point que côté américain, on commence à parler de la fin de AirBNB, une catastrophe que l’on surnomme « AirBNBust » (« bust » signifiant faillite en anglais). Pour les propriétaires aussi, qui enregistrent moins de locations et donc moins de rentrer d’argent, un vent de panique commence à souffler.
Si tout n’est pas rose, « le business des locations de tourisme est plus important que jamais et certains opérateurs prospèrent à des niveaux jamais observés. Le nombre de nuits réservées dans les locations de tourisme aux États-Unis a atteint un niveau record en 2022, tout comme les revenus totaux », nous apprend pourtant Business Insider, sur la base des informations du site spécialisé AirDNA, qui analyse les données de Airbnb. En toute logique, les chiffres de AirBNB s’étaient effondrés de moitié en 2020 au début de la pandémie de Covid-19, puis ils étaient remontés de 21% par an en 2021 puis en 2022. « Le secteur touristique et notamment AirBNB s’étaient parfaitement remis de la pandémie, explique Françoise Calabro, directrice de l’agence de conciergerie à Grenoble YourHostHelper. Aujourd’hui les plateformes se portent mieux, mais subissent beaucoup de critiques ».
Locations saisonnières : quelles critiques contre AirBNB ?
Parmi les nombreuses critiques qui reviennent souvent, on peut citer en premier lieu les prix en hausse, souvent remis sur le tapis en raison de l’inflation mais aussi de la hausse des coûts d’entretien. Ainsi, de nombreux utilisateurs dénoncent des taxes trop élevées, qui rendent les logements présents sur AirBNB aussi chers que des chambres d’hôtels. Les propriétaires quant à eux peinent à remplir leurs logements et sont également obligés de s’adapter, comme l’explique Françoise Calabro, directrice de notre agence AirBNB de Grenoble : « les prix à la nuit augmentent et pour rester compétitifs, tous les propriétaires doivent suivre. Mais avec la crise qui augmente, il risque de devenir de plus en plus compliqué de partir en vacances pour pas très cher ».
Autre critique récurrente à l’encontre de AirBNB, le durcissement des règles autour de la location saisonnière, tant pour les propriétaires que pour les locataires. Les premiers doivent composer avec des communes de plus en plus restrictives. Encadrement des loyers, limitations, obligations d’enregistrement… Des démarches lourdes qui en rebutent plus d’un. « Nous rencontrons souvent des propriétaires qui sont en difficulté vis-à-vis des règles des communes, raconte Françoise Calabro, directrice de notre conciergerie AirBNB de Grenoble. Chez YourHostHelper, nous pouvons leur apporter de l’aide et les conseiller au sujet de ce genre de démarches à faire ». Les pénuries de logements à l’année sont les principales raisons qui encouragent la mise en place de telles mesures. Les communes luttent contre la location saisonnière pour tenter de remettre la main sur un parc de logements qui se délite depuis de nombreuses années, ce qui correspond à l’essor des plateformes de location saisonnière comme AirBNB ou Booking.
Les locataires doivent quant à eux subir des propriétaires trop stricts et trop exigeants. De nombreux témoignages abondent dans ce sens, déplorant des appartements peu confortables, peu pratiques et surtout dans lesquels il est interdit de tout faire : fumer, faire une soirée, inviter des amis, faire du bruit, ou encore avoir un animal. La qualité des appartements est également mise en cause, tout comme le fait de ne pas toujours être seul dans un logement. En effet, certaines locations saisonnières sont des annexes ou des caves et garages transformés en logements saisonniers. « Les propriétaires et les locataires ne parviennent pas toujours à s’entendre, explique Françoise Calabro, directrice de l’agence YourHostHelper de Grenoble. Notamment quand les logements sont partagés, la cohabitation n’est pas évidente, surtout quand tout n’est pas précisé dès l’annonce ». Cela occasionne beaucoup de problèmes et ajoute à la frustration générale autour des locations AirBNB.
Enfin, et dernier point non-négligeable, les polémiques s’accumulent autour des caméras de surveillance placées dans certains logements en location saisonnière. En effet, ces dernières années, les plaintes de femmes traumatisées après avoir été captées par des caméras dissimulées dans les logements se multiplient. De nombreux témoignages fleurissent sur Internet, comme celui d’une jeune femme recueillie par Libération : il y a deux ans, une jeune femme a offert une nuit à son mari dans une petite commune de l’Allier. Six mois plus tard, elle a eu la surprise de recevoir une convocation de la gendarmerie, l’informant que l’individu qui louait le logement avait dissimulé plusieurs caméras dans ce dernier. Les gendarmes l’ont alors invitée à se joindre aux… autres plaintes, toutes dénonçant la présence de caméras. « Les gendarmes nous ont identifiés sur plusieurs vidéos. J’ai pleuré quand je me suis vue nue sortant de la douche », témoignait-elle. AirBNB n’interdit pas les caméras de surveillance mais rappelle que « les dispositifs qui permettent de visualiser ou de surveiller uniquement un espace public (par exemple, une porte d’entrée ou une allée) ou un espace commun, et qui sont clairement identifiés et divulgués avant une réservation, sont autorisés. Les espaces communs ne comprennent pas les espaces de couchage ni les salles de bains. » Une réponse légère et des sanctions faibles qui n’arrangent rien à la situation.
Malgré les critiques, AirBNB reste maître de la location saisonnière
Les nombreuses critiques à l’encontre de AirBNB font beaucoup de bruit, pourtant le géant américain ne s’est jamais aussi bien porté. La plateforme a réalisé 8,4 milliards de chiffre d’affaires en 2022, dont elle a dégagé 1,9 milliard de bénéfices net. Les locations saisonnières remontent en flèche depuis deux ans, un record. Dans de nombreuses régions de France, le business est toujours aussi fructueux, comme le décrit Françoise Calabro, directrice de l’agence AirBNB de Grenoble : « Tout au long de l’année, les demandes sont nombreuses et les calendriers ne sont jamais vides. Que ce soit pour l’hiver avec les stations de ski à proximité ou l’été pour faire le plein d’air de la montagne, nous n’avons pas le sentiment d’assister à l’éclatement d’une « bulle » AirBNB ».
Bien au contraire, les locations saisonnières ont toujours le vent en poupe. « Les critiques sont plus nombreuses et plus bruyantes car de plus en plus de monde a recours à la location saisonnière, justifie Françoise Calabro, directrice de l’agence YourHostHelper de Grenoble. On parle moins des taux de satisfaction très élevées dans la plupart des logements. Les agences de conciergerie comme YourHostHelper ont pour but de délivrer des services premium et offrir les meilleures prestations aux locataires ». Alors, que vous soyez propriétaire ou locataire, pas d’inquiétude : ce n’est pas demain que la « AirBNBulle » risque d’éclater.